Massage B.I.O. : Beau Intime Originel
BIO : Je n’aurais jamais cru devoir un jour, utiliser ce terme, pour définir ce que devrait être, à mon avis, un « vrai » massage.
Il y a 45 ans, à Lyon, dans le quartier de la Part Dieu, eu lieu l’implantation du plus grand centre commercial européen de l’époque, et je me souviens parfaitement de cette publicité : « Et à La Part Dieu, vous verrez de vrais arbres ! »
J’étais très jeune, et bien éloigné de mes préoccupations actuelles, et pourtant je me rappelle parfaitement l’impact de ce slogan que je trouvais absolument grotesque.
Il était donc établi que prochainement, on ne dirait plus, « un arbre » mais un « vrai » arbre !
J’étais bien loin de me douter, alors que je fréquentais précocement les cercles de la nourriture bio, qu’un jour aussi, on ne dirait plus une carotte, pour désigner une carotte normale et naturelle, mais qu’il serait nécessaire de préciser « bio ».
Il suffirait pourtant de définir à jamais qu’une carotte et une salade sont simplement des carottes et des salades, normales, sans pesticides, sans engrais, cultivées dans le respect de la vie, sans avoir besoin de rajouter un qualificatif.
Il suffirait juste d’un peu de courage et d’engagement pour apporter une réelle solution à cette évolution néfaste, à la place de ces sempiternels discours et ces théories fumeuses qu’on nous rabâche, mais qui ne mènent nulle part.
On dirait juste « une carotte » ou « une salade », sans aucun adjectif, pour celles qui sont produites dans le respect de la vie, et « une salade de merde » ou une « carotte de merde » pour celles qui sont affublées de critères nauséabonds, dont tout le monde connaît les tenants et les aboutissants.
La sincérité ne donne pas toujours la bonne solution, mais permet au moins de l’entrevoir et de l’espérer…
Si je parle de massage bio, ce n’est pas pour surfer sur la vague du bio, à la mode, mais parce que je pense que le massage est encore plus bafoué que la nourriture et qu’il devient, là aussi, nécessaire de rappeler certains critères.
Selon le Littré, et d’après la définition du dictionnaire de l’Académie Française, Bio signifie simplement Vie. Et pourtant, cette appellation est bien souvent usurpée…
car si les plantes sont vivantes, un tee-shirt en coton, même bio, est constitué de coton mort en fin de fabrication, alors que jusqu’à preuve du contraire, un massage se fait la plupart du temps sur un être vivant. : Le massage s’adresse à la vie.
Si l’appellation de Massage Bio devrait être superflue, (comme pour les carottes) tant elle devrait être évidente par essence, le massage est lui aussi, tellement bafoué, qu’il devient nécessaire d’y adjoindre ce qualificatif.
C’est au fil de mes nuits, et ceux qui me connaissent n’en douteront pas, que m’est venu, en une fraction de seconde, ce terme de Massage Bio.
Comme le Massage Artistique que j’ai créé il y a une quarantaine d’années, qui, bien qu’anti commercial, reflète dans sa dénomination une recherche, un concept, le Massage Bio est porteur de certaines valeurs qui doivent être énoncées et respectées. J’espère et je veux croire, que ce sera juste une transition nécessaire pour que disparaissent la vulgarité ambiante actuelle, et qu’un jour on pourra dire tout simplement : « J’ai massé, parce que j’aim’assez ».
Un massage devrait donc être bio par essence, et quand une trouvaille se fait jour, tout s’enchaine, tout coule, tout devient fluide, et toutes choses évidentes en découlent. Il m’est alors venu cette constatation : Le Massage B.I.O doit être un massage Beau, Intime et Originel.
BEAU
Dans la définition du Beau, le dictionnaire fait référence à l’harmonie, la perfection, et fait état de ce qui est agréable à regarder et procure une sensation de bien-être, en suscitant le plaisir mêlé d’admiration.
Il suggère aussi une émotion liée à un sentiment d’élévation et à de noblesse.
Pour moi, le Beau n’a pas de critère à priori, mais se définit par l’émotion qu’il génère.
Que ce soit une musique, un paysage, une action, une parole, une peinture, ou encore le geste d’un charpentier qui plante des clous (comme je le raconte dans mon livre « 30 000 kilomètres sur les mains ») ou celui d’un maçon qui a le coup de truelle ou de taloche « juste », est beau ce qui « donne les poils », comme disent les jeunes.
Le Beau, ce sont les poils qui se hérissent, cette fonction physiologique qu’on ne peut contrôler, qui vous horripile de bonheur, de tristesse ou de drame, mais en tout cas de force.
La force n’est pas le sourire. La force vous met en mouvement, donc en forme.
Qu’il soit de rire ou de larme, le Beau est le Beau. La force c’est la forme.
S’il est de bon ton, dans les cercles de masturbateurs de cerveaux, de dire que chacun a sa notion du Beau, ses critères et son expression, je me suis aperçu, à travers mes différents voyages dans 30 pays, que le Beau est le Beau.
Quand on sème le Beau, et mieux encore, quand on aime le Beau, quel que soit le support, on ne discute plus. On bouge, on frissonne, on rit, on pleure, on fond… On vit !
En fait, il est plus facile de définir ce qui est laid que de définir les critères du Beau, surtout en massage, ce qui est mon propos de départ. Quoi que…
Il est parfois nécessaire, pour une meilleure compréhension, de se référer à d’autres formes d’expressions. Pour juger, jauger, quantifier, relativiser, on peut citer certaines activités qui ne supportent pas la discussion.
Un peintre qui déborde sur les carreaux en peignant une fenêtre sera sanctionné car personne n’osera en justifier l’utilité, même au nom de la liberté.
Planter un clou, c’est planter un clou droit, sans le tordre.
Cuisiner, ce n’est pas brûler.
Chanter, ce n’est pas s’égosiller.
Rouler en voiture, ce n’est pas cabosser.
Planter des salades ou un arbre, ce n’est pas les faire crever.
Un plombier qui laisserait une seule fuite même après mille soudures, perdrait sa clientèle et une femme de ménage qui n’irait pas dans les coins perdrait son emploi.
A eux d’en tirer les conclusions, voire de changer de métier.
Un chanteur d’opéra, même ayant interprété de nombreux rôles, ne peut se permettre de fausses notes, sous peine de mauvaises critiques et de ne pas trouver de nouveaux engagements.
Et personne ne tolèrerait de trouver des taches sur la nappe d’un restaurant gastronomique, ou dans les draps d’un hôtel 4 étoiles…
Toutes ces fautes, ces imperfections sont tellement rédhibitoires, qu’elles ne peuvent valoir qu’une mauvaise appréciation, gage d’un au-revoir définitif.
Si on devait établir des règles pour parvenir à ce dont tout le monde rêve, vous, nous, moi, on serait tous d’accord.
Un massage qui n’est pas beau, on le sent instantanément.
Lâcher, cogner, égratigner d’un ongle une oreille, un nez, des cheveux, un pied, un orteil…tout pareil…c’est simplement de la négligence, sans jamais prendre en compte que le corps qui est sous les mains a besoin d’ être choyé, respecté, avant d’être manipulé, heurté, piétiné, malmené.
Alors, si le corps est réellement votre « matériau » privilégié, je pense que ces mots ne vous choqueront pas, et qu’il est bon de les répéter et si ce n’est pas le cas, je pense qu’il est préférable que vous désertiez car vous polluez et vous nous emmerdez.
Ce qui est bien fait est beau et agréable à regarder, quel que soit le support, et c’est là le vrai bonheur, non usurpé, que l’on soit acteur ou spectateur.
INTIME
Je ne maitrise aucune langue étrangère, pas même le français, mais depuis quelques années j’essaie de m’attacher à employer les mots de manière juste, quitte à vérifier, car entre le langage courant et la définition du dictionnaire, il existe parfois des différences notoires, tant dans la compréhension que l’interprétation.
Je crois que le mot « intime » fait partie de ceux là, c’est pourquoi il me semble nécessaire d’en relire la définition.
Selon le Littré, qui est une référence parmi d’autres, mais dont les termes sont similaires, intime signifie «qui est le plus au-dedans, le plus essentiel, qui pénètre et agit à l’intérieur des corps et de leurs molécules ».
Il est aussi fait référence à l’âme, ainsi qu’à la confiance, car avoir une relation intime est avant tout avoir une relation de confiance.
On constate donc très vite les limites et déviations du langage car on pense souvent, et surtout, aux «parties intimes» où à la «toilette intime», deux expressions qui restreignent ce mot aux organes génitaux et donnent au mot « intime » une connotation sexuelle, ce qui pose un problème. C’est pourquoi je vais me permettre d’en donner, non pas ma définition, mais ma compréhension et mon orientation en ce qui concerne le toucher.
La définition du Littré est sûrement celle sur laquelle il est bon de s’appuyer pour un raisonnement juste sans trop de risque de déformation : « Qui est le plus au-dedans et le plus essentiel ».
Quoi de plus essentiel que ce que l’on pense, sachant que quelque idée que l’on ait, son influence peut varier de la plus insignifiante à la plus déterminante, et cette théorie n’est pas remise en cause, par qui que ce soit. J’aurai l’occasion d’y revenir longuement dans un prochain ouvrage.
Une simple pensée, une seule idée, peuvent avoir un effet incommensurable sur notre équilibre, aussi bien physique que mental.
Si on y réfléchit trente secondes, de la manière la plus simple, et même la plus terre à terre, c’est impressionnant. Lorsque j’en ai pris conscience, j’en ai personnellement été bouleversé et ceci a imprégné et déterminé à jamais ma qualité de toucher, quelle que soit la partie du corps que je touche. Et la partie la plus intime n’est pour moi en aucun cas, le sexe, ni ses abords.
Tout, je dis bien TOUT… Tout ce que nous pensons n’est que le résultat d’une information.
Je m’amuse parfois avec un plaisir sournois, à poser cette question stupide à mes élèves :
Que veut dire ceci ou cela ? Tout ? Jamais ? Rien ? etc…et les réponses sont en général tout aussi stupides…car TOUT veut dire TOUT, JAMAIS signifie JAMAIS et RIEN veut dire RIEN.
Ce petit jeu permet de mesurer la force de chaque mot et de s’en servir s’il est utilisé à dessein et au bon moment.
Donc, tout ce que nous pensons n’est que le résultat d’une information.
(Vous trouverez ma définition du mot « information » dans mon Abécédaire).
En effet, comment pourrait-on penser si nous n’avions pas eu telle ou telle information ?
Comment énoncer que La Joconde est belle si nous ne l’avons pas vue, ou si nous n’avons pas entendu les commentaires des uns ou des autres ?
Pour décider que l’on aime ou pas les épinards, il faut les avoir vus, goûtés, sentis, ou avoir entendu Popeye en vanter les mérites… bien que décriés aujourd’hui…
En clair, tout ce que nous pensons n’est que le résultat d’une information visuelle, auditive, olfactive, gustative ou tactile, isolée ou simultanément. Ce n’est qu’ensuite que nous analysons cette information et faisons le choix de la réaction appropriée si nécessaire.
Exemple : Je suis ébloui par le soleil, donc je ferme les yeux.
Conséquence : Je saurai à jamais que le soleil peut être agressif, voir dangereux à regarder, sauf si j’utilise des lunettes adaptées.
Je le répète : Tout ce que nous pensons, tout ce qui est au-dedans de nous, est le résultat d’une information sensuelle, c’est à dire liée aux organes des sens et non aux organes génitaux, comme le pensent certains quand ils emploient ce mot.
Car ce formidable ordinateur, un ordinateur n’étant rien d’autre qu’un ensemble d’informations engrangées, puis triées et redistribuées, ne se situe pas entre les jambes, mais beaucoup plus haut, sur la tête, et plus précisément sur le visage.
En touchant un visage, on a donc accès aux outils qui façonnent l’intimité de l’être humain.
Une fois encore, pour mieux me faire comprendre, je vais prendre un exemple en imaginant la scène suivante.
Supposons que vous soyez fatigué, et que vous souffriez d’une indigestion. De fait, on le sait, cet état modifie le goût et l’odorat, et les tensions infligées vous font cligner les yeux, serrer les dents et le front, ce qui modifie votre vision et votre audition.
Je vous propose un autre scénario que j’ai vécu x fois : Vous atterrissez à Tataouine, Moscou, New York ou Paris, et bien, je ne sais pas vous, mais moi, dans ces cas là, je n’aime personne, je n’apprécie rien, et pire encore, je rejette d’emblée toute information, ou du moins je m’en méfie, sachant bien que mes appareils intimes ont besoin d’une révision, ou au moins, d’un temps d’adaptation.
C’est une évidence. Point.
Poser les mains sur un visage, en le détendant, ou pas, car un mauvais toucher peut avoir un effet plus néfaste que le décalage horaire ou une extrême fatigue, c’est avoir accès à la véritable intimité de la personne, à tout ce qui est au-dedans, au plus essentiel, au fond de son âme, et non de son cul…
Si ce dernier mot vous choque, je me permettrai de vous répondre que la grossièreté c’est de grossir les choses comme je viens de le faire et que la vulgarité, que j’espère ne jamais employer n’a rien à voir. La grossièreté est une forme de langage, la vulgarité un état d’esprit. Enfin, c’est mon avis…
Je suis intimement persuadé que quand j’essaie d’aider quelqu’un qui me l’a demandé, j’ai accès, sous mes mains, à son intimité réelle, à son essentiel.
Quand on touche un visage, il faut savoir que ce sont les lèvres, et le bout de la langue , que je ne touche pas, qui sont les zones les plus sensibles. ( Je parle de celles du haut, pas de celles du bas… humour ! car l’humour est souvent facteur de bonne humeur )
Je voudrais également aborder la notion de confiance qui a été citée dans la définition de l’intimité.
On ne fait confiance qu’à ceux qui ne nous lâchent pas. Au propre comme au figuré.
Et cette phrase résume tout : Ce sont ceux qui nous aident à marcher quand notre cheville souffrante ne nous porte plus. Ceux, qui ne trouvent jamais d’excuse pour se défiler ou s’exonérer d’une aide espérée et attendue, même si le moment n’est pas opportun pour eux.
Or, lâcher un visage, c’est créer ou redonner le sentiment d’abandon d’un enfant à qui on lâche la main, d’un ami qu’on laisse dans le pétrin, d’un espoir sans lent-de-mains.
Alors là, oui, adieu la confiance, l’ami qu’on a aimé, et place à la vulgarité, à la négation de l’intimité. La vulgarité, c’est de ne pas en tenir compte, ou d’énoncer des mensonges, voire même de se taire dans certaines circonstances alors qu’il faudrait s’engager, en passant par le fléau de l’hypocrisie et de l’orgueil.
Je vous propose de faire un exercice, bien dérisoire en apparence car, pardonnez moi cette prétention, sinon, il y a peu de chance que vous compreniez ce que je viens d’énoncer.
Fermez les yeux, et demandez à une personne que vous connaissez, donc qui, en tout cas, ne vous agressera pas, de poser un doigt sur votre front ou votre nez, puis d’enlever son doigt et essayez d’analyser ce qui va se passer en vous à ce moment là…
En fait, je vais vous l’énoncer.
Si quelqu’un vous lâche, vous allez être assailli par un ensemble de questions qui vont se poser dans un ordre précis, en moins d’un tiers de seconde. Ce n’est pas mon avis, mais le résultat des dernières recherches en neurophysiologie.
Si quelqu’un vous lâche quand vous avez les yeux fermés, ce qui est la situation exacte lors d’un massage du visage, que vous en ayez conscience ou non, les questions sont simples et immédiates même si elles ne sont pas verbalisées.
1 – Va-t-il me retoucher ?
Vous l’ignorez complètement, puisqu’il ne vous a pas prévenu, et rien ne vous permet de le savoir, donc, c’est l’insécurité car selon que la réponse soit positive ou négative, votre état va changer instantanément.
Si c’est non, vous allez devoir vous débrouiller car il n’y a plus personne pour vous, et vous ne vous y attendiez pas.
Si c’est oui, se greffe une autre question.
2 – Quand ?
Rien n’est réglé pour autant, car justement, c’est une question de temps… Dans quelques secondes ? Dans une heure ? Et votre état changera encore instantanément
entre-temps.
3 – Où ?
Vous ignorez si on va vous retoucher sur le nez, le front, le menton, l’oreille, les mains ou les pieds…Rien strictement rien ne l’indique et vous êtes de nouveau en insécurité.
Finalement, on vous dit qu’on va vous retoucher sur le front. Vous vous sentez apaisé. Oui, mais…il reste encore une question…
4 – Comment ?
Avec un doigt, la main, la paume, le bout des doigts ? Le contact sera fort ? Doux ? Léger ?
Rien ne vous permet d’anticiper, de prévoir, donc de profiter de l’instant à venir ou au contraire, de vous méfier.
Entre un toucher du bout des doigts, un frôlement, ou un geste appuyé, voir une claque, la différence est énorme. C’est exactement ce que vit un boxeur qui lui, justement, est hanté à chaque fraction de seconde, sachant qu’il va être retouché, pour ne pas dire percuté, sans jamais savoir où, ni quand, ni comment.
Et ceci n’est pas mon métier, ni ma manière de toucher.
Quelle que soit la partie du corps, et encore plus s’il s’agit du visage, mon attention est extrême, car tel un champion d’escalade qui sait qu’une seule mauvaise prise peut être fatale, je sais que lâcher, ne serait ce qu’une seconde, anéantirait à jamais la confiance que l’on m’a donnée ou prêtée le temps d’un massage. Car il faut moins d’un tiers de seconde à notre cerveau pour se poser toutes ces questions, ce qui est aussi le gage de notre sécurité. La personne qui est allongée ne me redonnera jamais, je dis bien jamais, sa confiance, tel un blessé que j’aurais porté un instant, puis laissé tomber en raison de mon indisponibilité, d’un moment d’inattention ou d’un manque d’engagement.
En massage, on entend souvent des phrases du style : « Il ne faut pas lâcher » mais aucune explication n’est donnée sur les tenants et les aboutissants, c’est pourquoi la vraie vulgarité perdure et la véritable intimité ne cesse d’être bafouée.
Donc, un massage est par nature intime. En tout cas c’est ce que j’espère, ce dont je rêve et ce que je donne.
C’est mon avis pour la vie que je touche, et rien ne m’en fera dévier.
Il me reste à aborder une notion importante qui est celle de la force.
C’est la lecture d’un livre horrible, trouvé au fond d’un carton provenant d’un vide-grenier, dont je tairai le titre, qui a bouleversé mon approche du corps humain et ma manière de toucher.
Ce livre relatait des expériences innommables pratiquées par les nazis, qui montraient la résistance d’un être humain, de la naissance à la mort, quelle que soit la partie atteinte.
Si vous tirez sur un doigt, ou toute autre partie du corps, ce n’est que lorsque vous l’aurez arrachée que vous pourrez prétendre être le plus fort. Mais jusqu’au dernier moment, le corps va mettre en place un ensemble de réactions de défense face à l’agression. S’il faut 200 kilos pour arracher un doigt, quelle traction pouvez vous exercer avec vos petites mains pour détendre à tout prix ? Vous trouverez toujours plus fort que vous et il est totalement illusoire de vouloir détendre quelqu’un contre son gré. Ce n’est possible que s’il le veut car plus vous tirez, plus il va réagir.
Donc dans 99% des cas, on touche trop fort. L’étirement juste est l’étirement maximum à la limite de la réaction de la personne. Il est stupide de croire que plus c’est fort, plus c’est efficace. Plus vous agressez un corps, plus il va se défendre, et il en a les moyens, à un point que vous ne soupçonnez même pas. Les adeptes de la torture en tous genres, quels que soient le pays et l’époque, savent très bien que le potentiel du corps et de l’esprit humain, est insoupçonnable et inaltérable.
Moralité : Toucher trop fort, c’est là encore, nier l’intimité, car les forces de réaction seront décuplées et vous ne pourrez jamais pénétrer au-dedans.
On retrouve d’ailleurs cet axiome débile par rapport à la parole. Il consiste à croire que plus on parle fort, mieux on se fait comprendre, alors que c’est exactement l’inverse qui se produit, au point de finir par ne plus écouter celui qui vous parle.
Le massage intime demande donc avant tout le respect, l’écoute, la non agression et l’adaptation, en totale cohésion, et en coalition pour un seul but : Le confort et le réconfort, et en tout cas jamais dans la soumission d’un corps par un autre.
Si j’ai pratiqué quelques arts martiaux, me permettant peut-être de me défendre en cas d’agression, sur moi même ou l’un de mes proches, je ne serai jamais sevré de l’intimité qui est la clé du toucher juste. Entre un massage intime ou un massage qui abime, mon choix est vite fait et ma voie tracée.
ORIGINEL
Les mots « originel » et « original » se confondent souvent, puisqu’ils font tous les deux référence à l’origine.
Ils ont également en commun, hormis pour quelques historiens pointilleux ou des évènements indiscutables, le fait que justement on se targue d’originalité parce qu’on a oublié la véritable origine des choses.
En ce qui concerne le toucher, il est évident que l’Homme touche et se touche depuis la nuit des temps, donc dès son origine. C’est ce que nous faisons spontanément en posant la main sur un endroit douloureux, ou en nous frictionnant lorsque nous nous cognons.
Masser, c’est établir une relation tactile dans le but précis de soulager ou de détendre, en réponse à un symptôme ou un état précis eux aussi.
Cette relation tactile est différente de la caresse qui existe dès la naissance entre la mère et le nouveau-né, car celle-ci est sans action délibérée, hormis le plaisir.
Il a fallu attendre des millénaires pour que ce mode d’action soit codifié et confié à une personne extérieure, c’est–à-dire sans aucun lien de parenté.
C’est à partir d’un symptôme répertorié et d’un protocole lui même codifié, que l’on a pu être massé, sachant que seule la partie endolorie ou amoindrie dans ses fonctions était alors sollicitée, et le reste du corps délaissé. Et il est important de noter qu’il fallait être souffrant ou esquinté pour être massé.
C’est à partir des années soixante dix, suite à la libération du corps, l’avènement de la pilule et la révolution sexuelle, que sont apparus en Californie, divers mouvements basés sur une nouvelle expression de l’affectivité par le toucher, ainsi que de nouvelles méthodes dans diverses disciplines.
Bien que chacun fût représenté dans sa spécialité et sa diversité, c’est dans le toucher que de multiples formes d’expression virent le jour, ce qui est facile à comprendre, puisque toucher, ou être touché, interfère sur le plan physique, psychique et psychologique.
C’est à partir de ces années là, qu’a été divulguée, véhiculée, l’idée qu’il n’était pas nécessaire d’être esquinté pour être réparé et pour profiter du toucher jusqu’à la félicité, d’autant plus qu’à chaque fois le corps est abordé en toute unité, c’est à dire dans sa globalité.
Fini le corps morcelé, au pied juste foulé ou au poignet gonflé par une entorse…place à la peau retrouvée, aux sensations exacerbées et au corps unifié !
Ceci est l’origine du massage de détente, de relaxation ou de bien-être, quel que soit le nom qu’on lui donne, dont les pionniers sont aujourd’hui oubliés et dont les noms sont pourtant gravés dans la tête et dans le cœur de ceux qui tiennent à les respecter, dont je fais partie.
Les Ida Rolf, Pierl, Lowen ou Margaret Elke, avec qui j’ai travaillé des années, sont et resteront, même s’ils semblent surannés, les vrais pionniers que je ne veux pas oublier, et surtout les respecter dans leur originalité.
Ce sont ceux qui sont dans l’ignorance ou le manque de respect, qui n’ont d’autre issue et de refuge que de se targuer de pseudo références, et pire encore d’un pseudo savoir asiatique d’autant plus chimérique qu’il n’est ni chic ni véridique, et qu’on ne peut pas vérifier.
Les asiatiques n’ont aucune connaissance supplémentaire, hormis celles qui leur sont intrinsèques, concernant le contact tactile, à part les dires ou les écrits débiles de ceux qui croient toujours qu’ailleurs c’est mieux. Allez y ! J’y suis allé…
Un autre mythe tenace est de faire croire que les asiatiques sont très tactiles et ont une pratique courante du massage. Or, si je n’ai pas une connaissance approfondie de ce continent, et qui peut dire qu’il connaît l’Asie … j’ai tout de même un peu voyagé : En Inde, à Bali, en Thaïlande et à Taïwan et j’ai toujours en tête la réponse que j’obtenais à chaque fois que je posais cette question :
– Et vous ? Vous vous faites masser régulièrement ? Ces techniques que vous pratiquez sur les touristes ou que vous enseignez, vous les avez déjà reçues ?
– Non, jamais.
Dans ce contexte, on ne s’étonne plus d’avoir été sollicités, que ce soit moi ou d’autres formateurs que je connais, pour venir enseigner nos propres techniques, ce qui fait qu’aujourd’hui à Taïwan, il doit y avoir 80 instituts de beauté qui pratiquent le Massage Artistique alors qu’il n’y en a pas dix à Paris…et presque sur toutes les cartes des salons de massage ou des instituts, on trouve, entre autres spécialités : Le Massage Français !
Tout ceci en dit long sur l’être humain qui trouve toujours que l’herbe est plus verte ailleurs et que ce qui vient de loin est forcément mieux…alors que juste autour de nous il y a tant de richesses que nous ignorons.
C’est d’ailleurs valable dans tous les domaines : Les voyages et expéditions lointaines sont très prisées et qui pourrait se vanter de boire tous les soirs une tisane de tilleul, ou de préférer la sauge et le romarin à je ne sais quel élixir exotique aux multiples vertus ?
Point de salut sans le curcuma, le ginseng, le gingembre, les graines de chia … mais à coup sûr, la certitude de passer pour un ringard ou un « analphabète comme ses pieds » dirait Coluche.
Qui oserait recevoir autour d’un plat de lentilles alors qu’on ne peut plus se passer du quinoa ?
Et si je vous dis que la première fois où je suis allé à Taiwan, je n’ai pas pu trouver d’aiguilles d’acupuncture, je suis sûr que vous ne me croirez pas ! C’est lors de mon deuxième voyage que j’ai pu en ramener parce que j’étais recommandé par quelqu’un qui connaissait les bonnes adresses. Donc, toutes ces pratiques ancestrales ne sont peut-être pas aussi courantes que l’on prétend.
Vous l’aurez compris, je n’ai pas la fibre asiatique, mais je suis surtout en révolte contre ce déferlement de pseudo techniques importées à la sauvette. Il est bien évident que cela ne remet en aucun cas en cause les techniques majeures de ces pays, comme l’acupuncture ou le shiatsu, entre autres, mais disons que je reste circonspect face à la prolifération de rituels aux noms pompeux, porteurs de rêves et surtout de chimères.
Je ne peux pas cautionner cette démarche et je ne comprends pas ce besoin d’aller chercher ailleurs des pratiques, des techniques, des aliments, des remèdes, bref, des solutions, qui se révèlent souvent aberrantes.
J’aime la découverte et la culture qui permettent au moins de comprendre ce que d’autres peuvent vivre, mais je n’ai jamais compris, ni admis, cette manière de transposer des choses qui ne sont pas transposables, au point, pour certains d’en faire un dogme, sans lequel, point de salut pour celui qui n’adhère pas !
Nous n’avons pourtant ni la même nourriture, ni la même température, ni la même architecture, ni la même pharmacopée, ni la même éducation, ni le même environnement…alors comment peut on prétendre qu’il soit profitable de vivre chez nous, comme en Asie ? Je n’en vois pas l’intérêt, malgré le respect sans faille que j’ai pour ces cultures et leurs connaissances que j’apprécie…uniquement quand je suis chez eux.
Je vais encore prendre un exemple grossier, mais très représentatif à mon avis : Il existe des tentes pour les bédouins du désert, et des chalets pour les canadiens, deux habitats très spécifiques. Jusqu’à preuve du contraire, même s’il existe ou existera un jour une exception qui confirme la règle, personne n’a jamais éprouvé le besoin de construire un chalet dans le Sahara, ou de vivre sous une tente de Bédouin en Alaska.
Est-ce que cela signifie que tel habitat est meilleur que l’autre ?
Non, puisqu’ils existent depuis des générations là où ils ont été conçus…
Oui, puisqu’ils existent ailleurs, puisqu’ils ont été transposés en dehors de leur milieu…ce qui est injustifié, mais ceci n’est que mon avis, ma vérité, et non pas la vérité.
C’est ainsi que l’on a déformé les choses et oublié leur originalité, en ne respectant pas leur origine, c’est à dire le milieu dans lequel elles ont été conçues et dans quel but.
Il peut s’agir d’un manque de réflexion ou de connaissance, mais souvent, il s’agit d’une manipulation mentale, basée sur la souffrance d’autrui, la fragilité, la vulnérabilité, l’ignorance, ce que j’exècre par dessus tout et que je n’aurai de cesse de dénoncer.
Démonstration : Imaginons que quelqu’un n’ait pas mangé depuis 8 jours, donc en état de faiblesse et affamé. Si vous lui donnez à manger, même une nourriture de mauvaise qualité, quelle qu’en soit l’origine, le mode de culture et la préparation, elle aura pour effet premier de nourrir cette personne.
Même si l’aliment n’est pas tout à fait approprié à ses habitudes, n’est pas donné au bon moment, n’est pas de très bonne qualité quant à sa provenance, n’a pas été très bien cuisiné, n’a pas la bonne valeur énergétique, l’effet sera le même, à savoir la maintenir en vie, et pourquoi pas, lui sauver la vie.
Et ça marche aussi bien avec de la viande, des légumes, du fromage, des fruits, des céréales, des œufs…QUOI QUE CE SOIT !
Mais si on est confronté à l’ignorance, la bêtise ou l’affairisme et la prétention de la personne qui a donné cette nourriture, on risque de se retrouver face à des affirmations et des croyances dangereuses, à savoir que c’est la nature de la nourriture qui a été efficace, ou pire encore, que c’est la manière dont elle lui a été donné qui a sauvé cette personne.
Là on arrive aux confins de la bêtise humaine, que l’on croise pourtant tous les jours, rien qu’en regardant autour de soi…et surtout dans le domaine du toucher ou les sauveurs et les inventeurs d’eau chaude sont légions.
Pour ce qui concerne le toucher, le toucher originel, c’est le confort que nous vivons in utéro pendant 9 mois, et qui assure notre développement sans faille. S’ensuit la caresse du parent à l’enfant, puis éventuellement, les contacts affectifs et amoureux.
Si ces deux états, que sont le confort et le soutien n’existent plus dans la vie de quelqu’un, si il n’est plus touché à cause de la solitude ou de la maladie, et que cet état originel de confort est remplacé par le stress, la peur, le bruit, bref, tout ce que peuvent engendrer de mauvaises conditions de vie, toute technique marchera si elle est pratiquée dans les bonnes conditions.
Les bonnes conditions, c’est amener le confort dans un lieu approprié, au chaud, sans bruit, avec une ambiance visuelle, sonore et olfactive agréable, doublée d’un contact tactile jamais rompu, c’est à dire sans jamais lâcher.
Alors là, tout, je dis bien TOUT marchera, exactement comme pour la nourriture, sans magie et sans mystère.
Il faut savoir, et il est important de rappeler cette réalité qui n’est remise en cause par personne, qu’au moins 51% des symptômes qui nous amènent à consulter nos médecins, kinés, ostéos, ou tous praticiens de « médecines douces » ou de techniques de bien-être, auraient disparu d’eux mêmes si on avait simplement attendu sans rien faire.
Ce fait est d’ailleurs illustré par ce slogan entendu maintes fois sur nos antennes en période de grippe : « La grippe, avec des antibiotiques passe en deux semaines, et sans traitement, en 15 jours ! »
Il n’est pas question de nier que toutes les années il y a des morts à cause de la grippe, souvent en raison des complications qu’elle entraine sur les personnes fragiles, mais souvenez vous que quel que soit le thérapeute que vous consultiez et la méthode de soin choisie, au quatorzième jour, vous irez mieux…
C’est exactement pareil pour le massage et toutes les techniques manuelles de soins. Il existe des techniques de kinésithérapie absolument irremplaçables pour des symptômes précis, mais pour le reste, il faut d’abord penser au caractère originel du toucher, plutôt que de se référer à des techniques d’origine douteuses et bien souvent mystifiées.
Histoire d’enfoncer le clou, prenons un autre exemple : Le tabac
Combien existe-t-il de méthodes pour arrêter de fumer ?
Vous trouverez toujours quelqu’un pour vous affirmer que celle-ci n’a eu aucun effet sur lui, alors qu’un autre vous jurera sur ce qu’il a de plus cher que c’est grâce à cette même méthode qu’il a arrêté…
Il est bien évident que si une seule de ces méthodes avait la moindre efficacité, on utiliserait qu’elle.
Là encore, on oublie l’origine des faits.
Pour arrêter, il n’existe qu’une seule méthode, et j’en suis intimement convaincu puisque c’est celle que j’ai utilisée pour m’en libérer, c’est d’écraser la dernière cigarette, le jour où on l’a décidé . Le reste n’est que du baratin.
Pour nuancer ce ton un peu véhément, que j’assume, je reconnais que le moment et l’environnement sont importants.
Il vaut mieux arrêter de fumer en étant bien entouré, manger en bonne compagnie, et pour un même moment dans un même lieu, l’effet peut être décuplé si les conditions sont modulables et amplifiées à notre gré.
Revenons au toucher qui est mon propos d’origine.
Si j’ai énoncé qu’en certains moments précis toute technique pouvait marcher, il est bien évident que la qualité du toucher a un rôle essentiel.
Or, la qualité du toucher, c’est la qualité de la main.
La main est l’outil privilégié du masseur, comme les ciseaux ceux de la couturière, et les jambes pour le danseur.
Dans ces deux exemples, les acteurs chercheront toujours à avoir les meilleurs outils, pour les mettre à la disposition de leur art, et être assurés de pouvoir exprimer leur talent dans les meilleures conditions et avec le maximum d’efficacité.
Pour la main, rien n’est proposé et je trouve ça aberrant, comme je l’explique dans mes cours et mon livre au chapitre « DigiQiDo » auquel je vous conseille de vous référer.
Dernière chose concernant le toucher que je compare souvent à la parole.
On arrive aujourd’hui à une telle pauvreté technique, qu’il est fréquent de voir le même mouvement répété parfois plus de 10 fois !
Imaginez un chanteur qui répèterait 10 fois la même phrase, un psychothérapeute qui répèterait 10 fois le même conseil, une mère qui répèterait 10 fois la même chose à son enfant, un enseignant à son élève…
Je vous laisse juger du résultat, en prenant soin de mettre des lunettes de protection, parce que moi ça me saute aux yeux depuis longtemps, et ça fait de plus en plus mal !
Il reste encore un point à aborder concernant le mot « originel » qui me semble primordial quand on parle de massage.
Je tiens à vous prévenir que les propos qui vont suivre risquent de vous choquer par leur grossièreté, que j’assume d’autant plus qu’elle est sans commune mesure avec la vulgarité de ceux dont je vais parler, qui elle, n’est pourtant, jamais remise en cause et même pleinement acceptée.
Originel ou original, signifie qui a une origine, soit indéterminée parce qu’elle remonte à des temps immémoriaux, par exemple personne ne saura jamais qui a créé l’acupuncture ou le dessin, soit connue parce qu’elle appartient à un créateur ou un inventeur, bien défini et répertorié.
Je reviendrai au domaine du toucher plus tard, et prenons celui de la musique, beaucoup plus démonstratif.
Bach, Barbara ou les Beatles sont des auteurs, compositeurs, interprètes qui ont créé telle musique, telle chanson, tel rythme. Jamais, et à jamais, personne ne pourra s’affranchir de leur nom, et encore moins les mélanger ou les déformer.
Celui qui veut jouer ou chanter une de leurs œuvres, doit la respecter de A à Z avec la tolérance nécessaire d’un rythme nouveau, d’une intonation différente permettant d’exprimer l’émotion ou la sensibilité de l’interprète. Mais il ne pourra en changer les paroles ou la partition, ni s’emparer de plus de huit notes d’affilée, sous peine, non seulement, de se dévaloriser, mais pire encore d’être condamné pour plagia.
Ceux qui aiment Bach, Barbara ou les Beatles, jouent ou chantent ce qu’ils ont créé, avec leur propre interprétation, et en aucun cas sans déformer ni tronquer quoi que ce soit. Par exemple, l’interprétation très personnelle des chansons de Barbara par Gérard Depardieu, n’est due qu’à l’intimité de leur relation, et elle est compréhensible et respectable.
Quand, au cours de mes voyages, dans un aéroport, j’achète du 5 de Chanel, je n’accepterai jamais, et VOUS NON PLUS, PERSONNE, qu’on me fourgue du 4,5 ni même du 5 ¼, parce qu’un affairiste aura cru bon d’y rajouter un peu de Caron ou de Cartier, en le présentant comme sa propre création.
Entre une voiture de la marque Peugeot, Renault, Mercédès ou Porsche, je ne sais quelle est la meilleure, car chacune a ses spécificités et son utilité. Mais aucun constructeur automobile ne peut se permettre d’emprunter les caractéristiques d’une marque, de changer de nom, et de s’approprier ce nouveau concept, en prétendant être novateur.
Par contre, dans le domaine du toucher, tout est possible, et je n’ai pas de mot pour exprimer ce que je ressens face au déferlement de comportements ignobles et la décadence qu’ils entrainent.
Je ne vous citerai qu’un exemple qui me tient particulièrement à cœur : Le Drainage Lymphatique, cette technique fabuleuse créée par le Dr Emile Vodder.
Personne, avant lui, n’avait employé ce terme.
Il a passé soixante ans de sa vie en recherche, expérimentation, pratique et codification, pour le bien-être de ses patients.
Je le répète, personne, avant lui, n’avait employé ce terme, d’autant que la lymphe était totalement ignorée, même dans les cours de médecine qui, en 4 ou 5 lignes, en notaient succinctement l’existence.
J’ai eu la grande chance et le bonheur d’apprendre le Drainage Lymphatique avec l’assistante du Dr Vodder, qui a travaillé dix ans avec lui. Il y a 40 ans de cela.
Aujourd’hui encore, je pratique et j’enseigne cette méthode sans avoir changé un seul mouvement. J’ai ajouté mon interprétation en essayant d’augmenter la qualité du toucher grâce au DigiQiDo. J’y ai ajouté mes connaissances en naturopathie pour augmenter l’efficacité d’une cure de Drainage Lymphatique, mais je n’ai pas changé un seul mouvement pour deux raisons.
La première est que je n’ai pas trouvé une seule faille.
La deuxième est que si j’avais du modifier quoi que ce soit, je l’aurais appelé autrement : Massage Lymphatique, nettoyage lymphatique, ou soin lymphatique, tout en citant mes sources, comme je l’ai fait avec le Massage Artistique par rapport au Sensitive Gestalt Massage.
Ceci me paraît la moindre des choses et se définit par les mots : respect, honnêteté, intégrité…
Dans le cas inverse, il existe plusieurs qualificatifs qui vont du simple plagia réprimé par la loi, en passant par escroc, charlatan, pour définir l’attitude de ceux qui se servent du travail des autres, et même de leur nom, ou qui changent de nom en faisant croire qu’ils en sont les auteurs.
Ces gens là ne sont RIEN juste RIEN
J’aimerais juste qu’ils disparaissent du paysage, pas pour moi qui quitterait sûrement cette terre bien avant eux, mais pour protéger les quelques jeunes passionnés qui voudraient emprunter cette voie qu’ils abiment en la salissant.
A vous qui débutez, qui cherchez, qui avez envie, je dis simplement : ne lâchez pas, croyez en vous, ne cédez pas à la facilité ni à l’affairisme, et tant que je serai là, je serai heureux de partager si vous voulez me rencontrer. C’est à vous de vous renseigner, de vérifier, et si vous êtes sincères et passionnés, vous avez aussi droit de citer, et je vous soutiendrai.
Il est évident qu’il reste le domaine mental et affectif, mais là, il ne m’est pas plus facile qu’à quiconque de parler d’amour, d’empathie, de souffrance et de passion.
Alors je persiste à illustrer ma démarche personnelle par cette phrase qui en dit bien plus que tous les mots :
« Je n’ai massé que si j’aime masser et si j’aime assez »
Et c’est dans cette optique que je continuerai à enseigner et pratiquer le Massage Bio, Beau, Intime et Originel, aussi longtemps que je le pourrai.
Alors, vous choisissez quoi ? Le Massage BIO ou ce que j’appelle le CSC (Cirque Sur Corps) ?
CHARTE DU MASSAGE BIO
Puisque une charte sert aussi à énoncer les bonnes pratiques d’une profession, je profite de ce mot pour énoncer les grands principes qui caractérisent ma vision du massage.
Au risque de paraître négatif, je commencerai par énoncer les grandes erreurs à ne pas commettre, et pourtant tellement répandues, qu’il faut les dénoncer.
– Commencer à toucher sans rien demander, sans rien regarder : C’est ce que j’appelle “se jeter sur la personne” et déballer sa technique…
– Il ne faut jamais lâcher
– Il ne faut pas regarder à côté
– Il faut faire attention de ne pas heurter au passage juste par manque d’attention et de précision
– Il faut aller jusqu’au bout des pieds et des mains pour ne pas raccourcir la personne et respecter son intégrité.
– Il faut éviter de répéter plusieurs fois le même mouvement, ça n’apporte rien et c’est lassant…comme dans une conversation.
– Huiler se fait en une seule fois et pas en mitraillant la personne avec un vaporisateur. Huiler, c’est un mouvement qui fait partie intégrante du massage. On n’huile pas un corps comme on astique le pare-brise de sa voiture !
– On masse avec les mains, pas avec les coudes ou les avant-bras, qui sont des parties peu sensibles, donc aucun intérêt !
– Les ballets de serviettes pour préserver soi-disant l’intimité, sont à mes yeux grotesques et inefficaces, on respecte la vraie intimité
– On touche ou on masse avec des ongles courts, pas forcément rongés, mais coupés court.
– On enlève montres et bracelets, bagues et colliers, ce qui devrait être évident pour une simple question de confort, et pourtant ne l’est pas…
– Les avants bras sont nus
– On ne modifie pas la position de la personne, à priori, ou sans son accord.
– On cite ses sources et ses maîtres ou l’origine juste de ce que l’on fait avec lien permettant de vérifier